J’ai lu et entendu beaucoup de choses au sujet de la baisse de TVA pour la restauration traditionnelle et je pense que les personnes qui crient au scandale, pensant qu’il s’agit d’un cadeau du gouvernement à ses petits copains, sont dans le faux, ignorant l’historique de cette mesure. Il s’agit d’un combat mené depuis plusieurs années, par la profession qui n’a jamais accepté que la « mauvaise restauration » à emporter, du style « fast food », bénéficie d’un taux de TVA à 5.5% alors qu’eux étaient taxés sauvagement à 19.6%.
Sachez par ailleurs que ce qui est taxé en l’occurrence, ce n’est pas un produit bêtement acheté et revendu comme dans la majorité des commerces, mais le travail d’une matière première transformée et valorisée. C’est donc le travail et le savoir faire des cuisiniers qui était taxé injustement par un état racketteur.
Il ne s’agit donc que de la réparation d’une injustice qui a durée trop longtemps et non d’un cadeau.
je vous rappelle le texte officiel du gouvernement à ce sujet :
AFOCG – 02/07/2009 – www.afocg.fr – Communiqué de presse du gouvernement.
Les exploitants ont-ils l’obligation de baisser leur prix ?
Non, les professionnels ne sont pas tenus de diminuer leurs prix. Néanmoins, seuls les professionnels baissant leurs prix dans certaines conditions prévues par le contrat d’Avenir seront autorisés à communiquer sur la baisse de la TVA et à apposer une vitrophanie spécifique à l’extérieur de leur établissement.
Les restaurateurs sont donc propriétaires de cette marge bénéficiaire plus importante, ils sont libres de baisser leurs prix, libre d’augmenter les salaires de leurs employés, libres d’investir dans du matériel, libres d’acheter de meilleurs produits, mais surtout enfin libres de pouvoir gagner dignement et modestement leur vie sans avoir a tricher.
La plupart des restaurateurs dignes de ce nom, (je ne parle pas de ceux qui utilisent uniquement une paire de ciseaux et un four micro onde et qui n’ont pour seul argument que la baisse des prix en achetant toujours moins cher), travaillent 12 heures par jour et ce au moins 6 jours par semaine, c'est-à-dire qu’ils sont condamnés aux 35 heures de sommeil !!!, pour des salaires de misère.
Donc je préconise à tous ceux qui crachent sur cette profession, y compris les mauvais critiques gastronomiques qui égratignent volontiers les gens qui les font vivre, d’aller passer une journée dans un restaurant pour savoir à quel point ce métier est difficile et pénible.
N’oubliez pas non plus, que le vin qui constitue souvent une part importante de l’addition reste taxé à 19.6%.
Et puis si vous trouvez que les restaurants sont trop chers, personne ne vous oblige a y aller, achetez des produits de qualité et de saison, achetez mon livre et passez en cuisine.