A PROPOS DE LA CONSOMMATION DU VIN…
En ces temps douteux que nous vivons, que penser des hypocrites conseils de modération prônés par ceux la même qui interdisent les images pornographiques à la télévision la nuit, mais tolèrent les images de la guerre à l’heure du repas…
(c’est vrai qu’il s’agit de guerres propres, et surtout qui ne se passent pas chez nous !!).
Ne serais ce pas de la censure déguisée en morale?
Dans une telle société il y a urgence à transgresser.
Soyez accompagnés d’un non-buveur qui vous reconduira et laissez libre cours a vos envies,
en n’oubliant jamais mon adage favori :
l’abus n’exclut pas l’usage
à propos des A.O.C en particulier et du vin en général
le coup de gueule de michel bettane
…on vit hélas dans notre pays avec la nostalgie d’une tradition qu’on imagine toujours plus authentique que le présent, et ce conservatisme se traduit par des automatismes de jugement très frustrants pour tous les producteurs qui recherchent cette même authenticité dans la fidélité au millésime, même lorsqu’il sort des normes consensuelles….…Il ne s’agit pas ici de défendre le sucre pour le sucre et de justifier les vins médiocres, illégalement édulcorés au sirop ou arrêtés volontairement dans leur fermentation, produits sur une large échelle en Alsace ou dans la Loire pour flatter un public de débutants……Mais pourquoi refuser au vinificateur talentueux et visionnaire des équilibres inédits quand la nature lui permet de les atteindre……Pourquoi continuer à fixer des bans de vendange qui sont par définition trop tardifs pour les meilleurs vignerons ou trop précoces pour les plus mauvais, et contrecarrer ainsi en permanence la liberté de choix de l’élite de nos producteurs ? Faut il au nom de la peur du gendarme (certes nécessaire pour réfréner les ardeurs des tricheurs de tous bords) fonder une réglementation sur des normes médiocres mais qu’on sait accessibles au plus grand nombre ?
Une réponse pertinente à ces questions aiderait bien d’avantage le président Renou (INAO) à redorer le blason des appellations d’origine que le respect strict et mécanique de ces mêmes normes médiocres…et qu’un trop grand nombre de représentants de ces mêmes appellations veut dogmatiquement imposer à tous.
RVF mai 2002
le coup de gueule de eric verdier
…Depuis quelques mois la révolte gronde chez les amateurs de vins, journalistes ou encore chez les organismes chargés de protéger les consommateurs. De plus en plus de nos « fameuses » A.O.C. sont remises en cause. Prix des vins excessif, qualité pas forcément au rendez-vous, agrément accordé à des vins très ordinaires, rendements trop élevés …etc. Les critiques sont légion et je dois bien l'avouer elles sont très largement justifiées. Jugez plutôt : plus de 95% des vins obtiennent l’agrément ! ?…La finesse, la race, l’expression d’un cépage sont des préoccupations très secondaires ! Heureusement qu’il reste quelques femmes et hommes de talent pour nous rappeler, ici et là, ce qu’est un vrai vin respectueux de la signature de son terroir….
Les dossiers de Dégustation. N°16- 2001
le coup de gueule de marc parcé
« Tout est devenu confus, peu fiable, il existe des vins de pays meilleurs que des vins d’appellation, plus personne ne s’y retrouve »…. »Je ne veux pas entraver les viticulteurs français qui sont persuadés qu’il faut imiter les australiens pour réussir et qui mettent des copeaux de chêne dans leurs barrique. Je veux juste qu’on laisse une place visible aux autres. Créer une simple appellation d’origine, par exemple »
Libération N° 7863 Aout 2006
le coup de gueule de michel dovaz
la revue des gourmands juillet 2004-08-09
l'INAO réinvente l'eau chaude…..
…aujourd'hui il me semble que René Renou (président de l'INAO ) aurait un bel avenir dans la politique, car il pratique l'esquive, l'à peu près, quand cela
l'arrange, l'effet d'annonce et les propositions à utilité discutable. Tout cela ne serait pas grave si on avait le sentiment que René Renou avait compris le film. Or il semble qu'il ne l'ait pas
vu : les producteurs sont lassés des brimades, du corset qui les enserre et des complications de tous ordres. Et que propose René Renou ? Créer une catégorie supplémentaire, compliquer le
système, resserrer encore le corset et les contrôles. Cela s'appelle l'AOCE, E pour excellence. ….Hypocrisie, car, lorsque René Renou dit que "la vocation première de l'AOC ne garantit pas une
qualité, mais une origine, "il feint d'ignorer qu'on est plus au début du XXe siècle. Enfin méconnaissance du consommateur, quand il soutient que ce dernier veut un bon vin "et la part de rêve
qui va avec".
Non, monsieur Renou, le consommateur du XXIe siècle n'est plus un buveur d'étiquette, il est infidèle, il explore. Peu lui importe que le vignoble soit entouré de pins parasols ou que la contre-étiquette le baratine avec de la littérature bachique, ce qu'il veut, c'est ce qu'il découvre dans le verre. Laissez les bons vignerons s'occuper de cela, ils savent le faire.
mon coup de gueule
Je vous l’accorde : l’étiquette ne veut plus dire grand chose ; alors comment s’y retrouver ? La plupart des grands vins du Languedoc-Roussillon sont des vins de pays et parfois des vins de table!!! Il faut chercher, sélectionner et déguster. Il s’agit d’un travail long et difficile, parfois fastidieux. Je le fais pour vous avec l'aide de professionnels sérieux, afin de vous proposer une carte de vins « honnêtes », fruit du travail d’artisans passionnés et soucieux de toujours donner le meilleur d’eux même, de leur vigne et de leur terroir. Cette carte est mon choix, certaines appellations prestigieuses ont volontairement été écartées, car j’ai jugé que la qualité n’était pas à la hauteur des prix pratiqués ( en dégustation à l'aveugle les vins les plus chers du marché ne sortent pas premiers). J’ai donc mis l’accent sur les vins du Sud, et plus particulièrement sur le Languedoc-Roussillon, tout d’abord parce que ces vins généreux et puissamment aromatiques se marient naturellement avec ma cuisine aux saveurs fortement concentrées, et surtout parce que dans ces régions, d’énormes progrès ont été réalisés en peu de temps, ce qui tendrait à prouver que produire des vins de qualité est avant tout une question de volonté, de motivation, d'intelligence et de travail. Ce choix est ma manière d’encourager ces vignerons qui ont su relever le défi, et placer les vins du midi au rang des meilleurs vins de France. Vous allez pouvoir juger par vous-même les résultats obtenus, qui nous laissent entrevoir un avenir riche en belles bouteilles.
gérard vives "le lapin tant pis " Forcalquier été 2003